Livret Personnel de Compétences

Publié le par CGT Snuipp Sud

CGT Éducation, SNUIPP-FSU, SUD Éducation

Livret Personnel de Compétences : ce sera sans nous !

La mise en œuvre du Livret Personnel de Compétences est en cours dans les écoles. Application directe du RMI culturel baptisé pudiquement socle commun dans la loi Fillon de 2005 sur l’école, le LPC mis en place par le Ministère est inutile, inapplicable et liberticide.

Il est inutile

Les enseignants des écoles n’ont pas besoin d’items (46 pour le CE1, 110 pour le CM2 !), souvent incompréhensibles, contenus dans le Livret Personnel de Compétences, pour organiser les apprentissages des élèves. Quelle perte de temps !

Il est inapplicable

L’arrêté du 14 juin 2010 concernant le livret personnel de compétences remplace un précédent arrêté du 14 mai 2007. Le Ministère demande périodiquement aux enseignants des écoles d’utiliser de nouveaux modèles de livrets (livret scolaire, livret de compétences). Sur quel budget les enseignants des écoles imprimeraient-ils une nouvelle version ? Quelle crédibilité accorder à un livret prévu pour une scolarité entière et qui reçoit des modifications successives ? Ce n’est pas un hasard si des IEN distillent des notes de service locales, admettant qu’il est inutile de répondre en l’état aux demandes du Ministère. Il est urgent d’attendre ; en effet, le Graal est annoncé : le livret personnel de compétences, version numérique !

Il est liberticide

Les organisations syndicales avaient obtenu le retrait de plusieurs données concernant les difficultés scolaires des élèves, données contenues dans Base Élèves. La version numérique du Livret introduira dès septembre 2011, par connexion à Base Élèves, une multitude d’informations sur les acquis des élèves ! Ils seraient ainsi l’objet d’une catégorisation informatique sous forme de fichage de compétences à vie. C’est le retour du livret ouvrier en vigueur sous Napoléon III.

La circulaire en vigueur indique que le livret doit être renseigné seulement en fin de CE1, en fin de CM2, uniquement en conseil de cycles ; le tout dans le cadre exclusif des 24 heures d’obligations de service (conseils des maîtres, conseils de cycle, relations avec les parents, projets personnalisés de scolarisation des élèves handicapés). Le livret est renseigné en fin d’année ; la plupart des enseignants ont alors largement dépassé les 24 heures d’obligations de service : quelle place peut-il rester pour un livret inutile, inapplicable et liberticide ? Nos organisations syndicales mettent en garde les personnels devant des dérives consistant à aller au-delà des demandes de l’Institution.

Nos organisations syndicales appellent les enseignants des écoles à :

Ne pas remplir le Livret Personnel de Compétences, quelle que soit sa forme.

Alerter les parents d’élèves, par exemple en Conseil d’École, pour qu’ils s’opposent à ce que les acquis/non acquis de leur(s) enfant(s) fassent l’objet d’une saisie informatique. Le Conseil d’État a jugé illégales la mise en relation de Base Élèves avec d’autres fichiers.

Romans, le 29 janvier 2011

 

Publié dans résistance

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